NON aux lignes à grande vitesse, OUI aux trains du quotidien ! Une résistance citoyenne aux grands travaux inutiles

Historique

Le Grand Projet Sud-Ouest (GPSO), opportunément relancé en 2021 à la veille des élections régionales par J. Castex en concertation avec A. Rousset, Président de la Région Nouvelle Aquitaine, C. Delga, Présidente de la Région Occitanie et la SNCF, ne date pas en réalité d’aujourd’hui. Le projet de création d’une ligne ferroviaire LGV entre Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax avait vu le jour en 2005. Dès cette époque, des collectifs de riverain·es s’étaient mobilisés contre ce projet destructeur pour l’environnement et d’un coût exorbitant. Après des années de mobilisation, E. Macron, avait annoncé à l’issue de l’élection présidentielle de 2017 que l’Etat renonçait à la réalisation d’investissements de cette nature.

Une somme exorbitante pour un gain de temps dérisoire

14 milliards d’euros, c’est le coût du projet estimé à ce stade pour un gain de 20 minutes comparativement à une rénovation et à une amélioration du réseau existant comme le demandent les associations d’usagers, tout cela pour un coût bien moindre (entre 4,6 et 7,3 milliards d’euros selon diverses études dont une de la SNCF).
Le 28 avril 2022, une centaine d’associations, comme la SEPANSO (Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest) ou le CADE (Collectif des associations de défense de l’environnement du Pays-Basque et du sud des Landes), 70 particuliers et 81 élu·es de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie dont le Maire de Bordeaux, ont déposé des recours au tribunal administratif de Toulouse contre le plan de financement du GPSO. Ils relèvent des « irrégularités » dans l’adoption de ce plan par les collectivités locales qui engagent des sommes colossales, promises à gonfler encore, d’autant que certains financements ne semblent pas acquis tel celui de l’Union européenne (20% du projet). A noter également que de nombreux·ses élu·es locaux sont opposés à ce projet et ne manquent pas de le faire savoir.

Une fiscalité supplémentaire à la charge des néo-aquitain·es

Compte tenu de son coût exorbitant, le GPSO va nécessiter l’institution de deux nouvelles taxes, l’une qui sera acquittée par les habitant·es se situant à moins d’une heure d’une gare desservie par la LGV alors que la plupart d’entre eux de l’utiliseront pas, et l’autre, dite « taxe sur les bureaux », qui sera essentiellement payée par les entreprises et les commerces. C’est la double peine pour les contribuables néo-aquitain·es !

Un projet écocide

Sur le plan environnemental et social, ces travaux causeront la destruction de près de 5000 hectares d’espaces naturels, forestiers ou agricoles, de zones humides et de milieux naturels riches en biodiversité. Une LGV représente en effet une emprise de 70 à 100 mètres de large sur l’ensemble de son parcours soit 7 à 10 ha par km de voies.

NON aux LIGNES à GRANDE VITESSE, OUI aux TRAINS du QUOTIDIEN ! Une résistance citoyenne

C’est l’un des slogans des collectifs anti-LVG déjà existants en région Nouvelle-Aquitaine qui se sont remobilisés face à la réactivation de ce grand projet inutile. La réaction citoyenne a été immédiate. De nouveaux collectifs se sont créés et se sont regroupés au sein d’une coordination régionale (Coordination Vigilance LGV). Attac 33 participe notamment au collectif Stop LGV Bordeaux Métropole, pour les transports du quotidien, qui revendique l’aménagement et l’amélioration des voies existantes comme l’unique choix pertinent et d’intérêt général [1].

Des mobilisations en continu

Le 30 avril 2022 la coordination régionale des collectifs anti-LGV a organisé un grand meeting à Bordeaux regroupant 400 personnes. Après un mot de bienvenue de Pierre Hurmic, maire EELV de Bordeaux et opposant de longue date au GPSO, ce sont les porte-parole des divers collectifs anti-LGV de Nouvelle-Aquitaine qui se sont exprimés à la tribune afin d’exposer leurs arguments en vue de coordonner leurs actions contre le GPSO ainsi que pour l’entretien et l’amélioration des voies existantes, diaporamas à l’appui [2].

Le 4 juin 2022, le Collectif LGV NINA (Ni Ici Ni Ailleurs) a, quant à lui, organisé une Journée Manifestive NON A LA LGV, OUI AUX TRANSPORTS DU QUOTIDIEN, à Noaillan en Sud-Gironde en déclarant que la vallée du Ciron, particulièrement impactée par ce projet destructeur, est désormais une ZONE A DEFENDRE (ZAD) contre le GPSO [3].
Plus largement, le 25 juin à Toulouse, a eu lieu une manifestation contre les grands projets inutiles et imposés comme la LGV [4].

Quelques nouvelles échéances :
• Projet d’organisation d’un référendum citoyen auprès des usagers du train en Gironde.
• Interpellation des 12 député·es girondin·es récemment élu·es afin de les convaincre de porter cette lutte à l’Assemblée nationale.

Conclusion : (Fausse) transition écologique et grands projets inutiles : Vigilance !

L’idée de transition écologique est aujourd’hui devenue incontournable et les grandes entreprises de notre société néo-capitaliste s’en emparent avec enthousiasme car… rien n’est plus vendeur qu’une idée nouvelle et médiatiquement partagée. Nous pourrions nous en réjouir si nous ne constations pas que rien n’a changé dans les fondements de nombreuses innovations dites « vertes » parmi celles qui éclosent actuellement. Ainsi en est-il de la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax du Grand Projet Sud-Ouest (GPSO) mettant l’accent sur l’utilité d’un déplacement décarboné à forte valeur utilitaire, sans abandonner les grands principes de l’idéologie néo-libérale que sont l’ultra-rapidité (pour l’élite), le rendement et surtout les rapports financiers au détriment d’une vraie réflexion sur de nécessaires changements de nos modes de mobilité, d’action et de vie. Le GPSO rejoint ainsi d’autres grands chantiers qui se réclament de la transition écologique dans des domaines tels que l’agro-alimentaire (ex : Méga-bassines censées résoudre le problème de pénurie d’eau), ou les biens énergétiques (recherches de gisements minéraux et même multiplication de centrales nucléaires comme vous savez). Le critère d’alerte ? Des projets aux proportions et aux concentrations gigantesques, aussi douteux écologiquement qu’ils sont juteux financièrement. Ne pas perdre de vue, par conséquent, que derrière l’urgence de dire NON à la LGV Sud-Ouest se trouve l’absolue nécessité de se mobiliser contre tous les grands chantiers inutiles qui ne vont pas manquer de fleurir ici et là… à la place des fleurs justement.

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